« Nos 26 propositions » – interview de Damien Verdier, Président du GPS
À l’approche de l’élection présidentielle, le Groupement des Professions de Services vient de publier son manifeste : « L’économie des services, une force pour la France ». Pour faire connaitre ses 26 propositions destinées à favoriser la croissance et l’emploi dans tous les territoires, le GPS lance une campagne de communication sur les réseaux sociaux. Damien Verdier, président du Groupement nous explique la raison de la mobilisation de l’ensemble de la profession, au regard des enjeux économiques et sociaux que la France doit relever.
Vous représentez le secteur des Services en France. Pourquoi avoir lancé une campagne de communication ?
Dans le contexte de l’élection présidentielle du printemps prochain, notre objectif est de contribuer activement aux débats sur l’avenir de la société et de l’économie française. L’économie des Services génère près de la moitié de la création de richesses en France (46,5 % de la valeur ajoutée). Un poids considérable qui représente une force réelle pour développer l’emploi et la croissance en France.
Nous soutenons bien sûr les efforts de réindustrialisation qui sont indispensables à la France. Mais il est essentiel de rappeler que dans une économie moderne, une stratégie de développement des Services est tout aussi indispensable à la croissance et à l’emploi.
Or aujourd’hui les entreprises de services souffrent d’un manque flagrant de stratégie dans les décisions politiques les concernant.
Quelle est l’urgence de la situation sur la place des Services dans l’économie française ?
Oui, nous pensons que la France est dans une situation d’urgence, d’où notre mobilisation ! L’urgence se situe à plusieurs niveaux.
- Autour des problématiques d’emploi et de pouvoir d’achat, tout d’abord. Nous avons en France le chômage structurel le plus important d’Europe. Les entreprises de Services représentent des gisements d’emplois mais elles font face à trop d’obstacles au recrutement. Nous sommes un vecteur d’ascension sociale reconnu grâce notamment à des parcours de formation qui permettent à des personnes peu qualifiées d’évoluer vers un meilleur emploi, et donc un meilleur pouvoir d’achat. Mais aujourd’hui, force est de constater que nos entreprises ont de moins en moins de moyens financiers pour former leurs collaborateurs et qu’une partie de ces derniers préfèrent renoncer à un meilleur emploi pour éviter de perdre certaines aides. Le système redistributif décourage parfois le travail…
- Au niveau de l’équilibre de la société et de nos territoires. Face aux problématiques d’isolement et de tensions sociales, les missions des entreprises de Services contribuent à créer du lien social et sont l’expression d’une société nouvelle fondée sur le sens, le bien-être et l’attention aux autres. Les besoins sont immenses et de nombreux services sont à inventer. Il est urgent de créer un cadre propice à cela !
- En matière de déficit commercial. Face à ce problème majeur qui a atteint cette année un niveau record, les Services apportent un bénéfice réel, grâce à un solde positif de 36,5 milliards € dans les échanges commerciaux. Nous pourrions faire encore davantage en permettant l’émergence de nouveaux champions nationaux.
Ces enjeux sont fondamentaux pour la croissance de la France. Nous ne pourrons pas les résoudre sans l’apport des Services.
Quelle a été votre méthode pour formaliser ces 26 propositions ?
Nous avons ouvert une grande consultation auprès de nos adhérents, afin d’identifier avec eux concrètement les sujets et points de blocage qu’ils rencontrent. Puis nous avons consolidé les éléments recueillis au niveau du bureau exécutif. Nous avons également écouté les dirigeants d’entreprise pour orienter nos propositions au plus près de leurs problématiques sur le terrain. Tout ce travail nous a permis d’aboutir à un ensemble de 26 propositions réparties en 6 grands thèmes.
Notre ambition est de défendre ces propositions au-delà du contexte des élections, durant les prochaines années. Nous souhaitons porter nos messages haut et fort dans la durée, pour faire changer le regard sur les Services en France.
Qu’attendez-vous des candidats à l’élection présidentielle ?
Nous attendons des candidats qu’ils nous reçoivent afin de mettre en place un vrai dialogue. Nous voulons échanger de manière constructive sur les leviers à mettre en œuvre pour favoriser la croissance des entreprises de Services et le développement de la France.
Nous sommes enfin à leur disposition pour identifier avec eux parmi nos 26 propositions celles qui peuvent être retenues rapidement et ouvrir le débat sur celles qui soulèvent des questions plus complexes.
Quelle conviction forte souhaitez-vous faire passer à travers cette campagne ?
Les Services sont une force pour la croissance et l’emploi en France. Nous souhaitons que leur rôle pivot dans l’économie soit reconnu à sa juste place et fasse l’objet d’une stratégie affirmée.
Nous voulons faire de la France un pays leader des Services au niveau de l’Europe, grâce à des entreprises de toutes tailles qui soient solides, conscientes de leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale et qui participent au rayonnement de la France.